15 Novembre 2019 . Mme Sillau et Mr Marie, cadres soignants au CPOA de Ste Anne nous décrivent en quoi les visites à domicile ont été clés dans la prise en charge des jeunes Hikikomori

La visite à domicile dans une situation de repli

La visite à domicile (VAD) est un acte courant en psychiatrie notamment sectorisée, dans le cadre d’une évaluation ou d’un suivi. Toutefois s’agissant spécifiquement des situations de repli chez le jeune, l’équipe du CPOA (Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil), dépositaire des signalements faits par les familles et de leur détresse, a développé depuis de longues années une pratique et une expertise que nous souhaitons rapporter ici. Ces VAD, au terme d’un travail préparatoire particulier, sont souvent le premier contact d’une équipe de soins avec le jeune concerné qui bien souvent refuse de se déplacer.

         L’AVANT :

  • Le service est contacté par l’entourage de personnes repliées et le premier contact se fait lors d’une consultation de signalement dite « Consultation Famille Sans Patient », l’accueil infirmier puis médical permet de cerner la situation au mieux, de faire un lien avec les différents intervenants identifiés (généraliste, équipe de psychiatrie sectorisée, autres intervenants sociaux ou de l’entourage…).

C’est souvent une étape difficile pour l’entourage car elle marque l’entrée dans la psychiatrie et l’accueil donné par le personnel est prépondérant pour la suite.

Souvent plusieurs consultations de l’entourage sont nécessaires avant l’organisation de la visite,

tant pour l’évaluation des troubles, la préparation de la visite en toute sécurité et l’accompagnement des familles dans l’acceptation de la situation. Parfois la seule mobilisation familiale permet de faire évoluer une situation jusque-là très figée.

 LES Visites à Domcile ( VAD) :

  • La première visite est en général une « visite d’évaluation ». Ces rencontres, qui surviennent parfois au terme de plusieurs années de réclusion, sont à chaque fois différentes – certains patients acceptant cette prise de contact, d’autres non… Cette visite qui se fait avec un médecin et un infirmier ou cadre infirmier permet de mettre un visage sur une histoire et de mieux cerner la personnalité ou, le cas échéant, le trouble mental des personnes rencontrées.
  • S’ensuivent parfois plusieurs visites par cette même équipe. La mobilisation du patient et de son entourage permettent dans certains cas de faire évoluer la situation y compris en l’absence de trouble psychiatrique avéré. Dans d’autres cas, lorsque la situation perdure et qu’il n’y a plus d’évolution, il peut être utile de compléter l’évaluation lors d’un bref séjour au CPOA où le sujet doit être accompagné par notre équipe, cela pouvant à son tour déboucher sur une hospitalisation dans un service de psychiatrie qui aura au préalable été préparé et sensibilisé aux spécificités de la situation.

Sébastien MARIE est Faisant Fonction de cadre de santé depuis 1 an au CPOA. Dominique SILLIAU est cadre supérieur du pôle CPOA/SMPR. Ils sont tous deux référents des VAD « hikikomori », ils ont développé une expertise particulière dans ce domaine (Dominique Silliau en outre participe aux réunions mensuelles de familles concernées, initiées par le Dr M.-J. GUEDJ) et ils contribuent à animer l’équipe dédiée dans le cadre du « CPOA hors-les-murs ».

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